
La vélodyssée est probablement l’une des vélo-routes les plus empruntées de France. Elle part de Roscoff pour rejoindre Hendaye. Après avoir parcouru le canal des 2 mers de bout en bout, me voilà au nord de Rochefort où mon dernier hôte, Benoît, m’a déposé. Il en profite pour me faire visiter Royan en voiture. Un faux air de La Baule, je trouve.


J32 Rochefort > Ile de Ré, 55 kms
En route pour La Rochelle avec un soleil pas trop chaud, un peu de vent mais pas de face. Je le savais déjà mais Jeannette n’aime pas du tout les voyages en voiture. Le phare avant en a pris un coup, il est complétement de travers, le plastique a été abimé. La route de Rochefort vers La Rochelle est une jolie piste cyclable cependant elle longe littéralement la deux fois 2 voies. On bouffe du pot d’échappement et le bruit des voitures tout du long.
Arrivée à Châtelaillon-Plage, ça grouille de monde surtout sur la piste cyclable. Les petits touristes qui flânent sur la piste cyclable au lieu de flâner sur le trottoir… On adore… Sinon , la piste cyclable longe la plage, et ça c’est vraiment chouette!




J’arrive rapidement à La Rochelle et entame un tour de cette ville que je ne connais que trop bien puisque j’étais l’an dernier aux Francofolies avec ma nièce.





je m’octroie une pause Gaufre; j’en avais envie depuis quelques jours…MAIS quelle déception!!!! elle est dégueu! C’est ni plus ni moins un gaufre décongelée, BEURK! Vexée comme un pou, je file pour la mission: Traversée du pont de l’ile de Ré. 3 km avec un vent latéral, pas mécontente d’arriver en haut pour entamer la descente.



Il me reste encore 12 km pour aller jusqu’à Bois Plage rejoindre les copains qui m’attendent dans leur location au camping. Je vais rester le week end ici; c’est ma 1ère fois à l’île de ré 🙂 Mention spéciale au charcutier traiteur du marché de la Flotte, j’avais jamais vu un étal aussi alléchant!








J33 Ile de Ré > La Tranche s/ Mer, 90 kms
Départ un peu tardive, c’est normal difficile de quitter les copains. Il est 10h30 Jeannette est chargée à l’arrière du Scénic, Jeff & Christelle me dépose au pied du pont de l’île de Ré, il y a plus qu’à traverser. Le péage aller-retour coûte16 € ça fait réfléchir quant à ses déplacements. La traversée est beaucoup plus facile qu’à l’aller, j’ai le vent dans le dos!

Par contre, le fléchage pour revenir à La Rochelle Centre n’est quand même pas très clair. En fait, peu après le pont ça va mais alors après je ne comprends absolument rien je dois utiliser le GPS et pour retrouver le fléchage officiel de la Vélodyssée il faut à un moment donné faire demi-tour! Le problème c’est que tous les panneaux sont dans mon dos!

A Dompierre-sur-Mer, la piste est parfaitement aménagée jusqu’à Marans . Je passe à travers bois et je longe un canal où certains pratiquent le canoë. L’eau du canal est bleu clair. J’alterne entre chemin bitumée et chemin de halage et il y a beaucoup plus de monde à l’approche de Marans. C’est sûrement parce que c’est là que se séparent les itinéraire de la vélo Francette et de la Vélodyssée. D’un côté vous allez à Niort et de l’autre vous rejoignez les Sables-d’Olonne qui n’est plus qu’à 91 km.


Depuis 2h, je me retiens et oh miracle , je le vois, il est là ! le champ de maïs!!!!
Je choisis donc à gauche direction La Tranche sur Mer. Par contre , la route est monotone, peu de monde et pas grand chose à voir. Je croise quand même une famille de l’Ile Maurice, une maman et ses 4 enfants, elle m’interroge sur la localisation d’un point d’eau à proximité… Ils sont complétement à sec. Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de kilomètres de Marans soit environ 40 min. En revanche ce qu’elle ne m’a pas dit c’est que de mon côté j’avais devant 20 km ennuyeux en paysages au milieu de fermes et de champs, et sans un point d’eau! Je finis par m’arrêter 3 km avant St Michel en l’Herm pour sonner dans une chambre d’hôte pour demander de l’eau! Ahhhh ça fait du bien!



A partir de Saint-Michel-en-l’Herm les villages s’enchaînent, La Faute-sur-Mer, La Tranche-sur-Mer. Quel dommage l’itinéraire ne passe pas le long de la côte il passe plutôt le long des campings décidément cette journée est un peu décevante.
J’arrive chez les amis de mes parents à environ 19h30 il est tard j’ai pas eu beaucoup de temps pour profiter d’eux mais c’était un plaisir de les revoir. Il me semble que ça faisait bien 15 ans qu’on s’était pas vu.
J34 La Tranche s/ Mer > Les Sables d’Olonne, 68 kms
Une petite journée annoncé soit disant à 50 km environ selon le GPS… Un début d’itinéraire sympas à l’ombre des arbres d’une forêt puis débouchant par endroit sur de jolies plages; je ne suis pas la seule à vélo dans le coin, y a du monde en 2 roues, bienvenue en Vendée!



Je longe également des champs de tournesol (à priori certains s’amusent bien avec les fleurs…) et sur conseils des amis de mes parents , je pousse jusqu’à La Guittiere. J’ai dans l’espoir secret de me faire des huitres, mais la terrasse est bondée.



De Jars jusqu’à Bourdonnais, on roule dans le Marais et à travers champs, pas grand chose à voir, je suis même un peu déçue par cette partie de la Vélodyssée où je m’attendais à longer la mer.
L’arrivée à au sable se fait sentir notamment parce que les plages sont noires de monde, à croire que les gens attendent la deuxième vague de covid. 😀




Question piste cyclable, elle traverse de part en part, la ville des Sables-d’Olonne. Super question mobilité, sauf c’est un gros danger. Les piétons traversent sans regarder. Les vélos qui roulent côte à côte, se croient seuls au monde et le ponpon ce sont les rosalies qui font la joie de tourisme et qui sont absolument abominables pour nous, car ils roulent sur les pistes cyclables et prennent tout l’espace, pour les doubler , c’est la galère.
L’un des quartiers les plus populaires des Sables d’Olonne, c’est bien évidemment l’Ile Penotte. Toutes les mosaïques sont l’œuvre d‘une résidente et artiste locale Danièle Arnaud-Aubin : la « Dame aux coquillages« .





Ce soir je dors chez les parents de ma kiné, je suis accueillie comme une enfant de la famille; ses parents sont super accueillants et super sympas. La vendée et sa population chaleureuse! Le bonheur! Ce soir repas de famille avec le frère de ma kiné, sa femme, ses parents, la soeur et la grand mère de la belle. Tous autour d’une énorme paella fait maison pour les parents d’Alex (ma kiné). ça rigole, ça fait des blagues que c’est bon d’être parmi eux. Je me sens vraiment comme à la maison!
J35 Les Sables d’Olonne > Barre de Monts, 90kms
J’ai vraiment passé une super soirée hier soir en compagnie de la famille de kiné et ce matin je me régale à grands coups de brioche évidemment on est en Vendée que voulez-vous manger d’autres pour le petit-déjeuner?!

Je pars en suivant l’itinéraire officiel, je longe le port traverse la chaume ensuite les marais de la chnoue .Magnifique! Plein de petits sentiers, à travers les marais.



Je croise beaucoup de cavaliers qui partent se promener. La voilà la Vendée que j’avais en tête, si jolie à la fois campagne, à la fois mer, à la fois forêt. Ce département est très riche en biodiversité.
Me voilà à Saint-gilles-croix-de-vie, capitale de la sardine!!! Ohlalal j’ai une de ses envies de sardines grillées avec frites! Roh!




Je n’ai jamais croisé autant de monde qu’aujourd’hui sur les routes. C’est de nouveau le royaume du vélo.



Apres Saint Gilles, j’entre dans la forêt domaniale de Monts. Quel bonheur d’y pédaler!


La journée est quand même longue en terme de kilomètres , et je suis fatiguée… Je décide à l’office de tourisme de Notre dame de monts dans quel camping je vais dormir, ce sera au pied du pont de Noirmoutier à Barre de Monts. Je veux traverser le Gois demain et souhaite donc être au plus près. Le camping a une piscine ouverte jusqu’à 20h, j’ai bien mérité un plouf!Ce soir , c’est resto face à la mer, j’ai demandé au serveur s’il y avait des sardines, Négatif! Face à ma déception , il s’étonne et s’interroge sur mon envie de sardines… ça lui semble étonnant d’avoir envie de sardines… Bah si je mange pas des sardines ici, je vais en manger ou? « bah je suis pas d’ici moi, je suis parisien , je suis en saison ici; je savais pas que les sardines étaient locales… » Ouch pour un serveur c’est un peu la loose de pas connaître les spécialités locales. Bref un bon dos de merlu fera l’affaire, je me régale.




En dessert, une glace à l’italienne et un couché de soleil sur le pont de Noirmoutier. Pas de soirée au camping en ce samedi soir, c’est le repos des animateurs… Je suis un peu déçue , le jour est mal choisi pour être en repos; tant pis je me couche tôt.


J36 Barre de Monts > Préfailles, 80kms
Réveillée par deux blaireaux bourrés qui se sont mis à gueuler à 6h30 du mat’, » attends on a qu’à pisser dessus! » Euh pisser dessus quoi???? je suis restée à l’affût du moindre bruit d’urine… mais rien, je me suis finalement rendormie pendant une bonne heure. Top départ à 8h30 pour l’achat d’un croissant et d’un pain au raisin à la boulangerie.
S’ensuit 10 km pour arriver au passage du Gois avec la traversée du pont de Noirmoutier… Une promenade de santé à côté de celui de l’ile de ré.

A mon arrivée, le passage du Gois est parfaitement dégagé !Je suis trop contente! alors c’est donc ça le gois! Passage possible uniquement 1h30 avant et après marée basse. Conseil arrivés tôt, surtout si la marée est basse tôt en matinée, vous éviterez ainsi les voitures qui sont quand même dangereuses, car la route est étroite. Le détour vaut le coup! Cette route avec vue sur les pêcheurs , je trouve ça, magique.




A la sortie du Gois, je me perds au lieu de suivre la direction de Port du bec, je pars vers Beauvoir sur mer. Impossible de retrouver itinéraire officiel sans reprendre mon GPS … M’enfin , après 10 km de détour me voilà enfin à Port du bec. De là jusqu’à récupérer la vélocéan, c’est d’un ennui… on traverse les champs, ça me rappelle vaguement entre Marans et La Tranche. Décidément la Vendée c’est tout ou rien; soit vraiment très beau, soit monotone; soit bondé de monde soit complètement désertique inhabitée avec un maximum de champs.



En ce dimanche après-midi, il fait une chaleur de plomb je me rends compte que ça ne vient pas juste de moi car je croise beaucoup de cyclistes prenant des couleurs à la tête. Afin de me protéger un peu du soleil, je fais une halte chez un producteur d’huîtres de Moutiers en retz. L’ostréiculteur Gadet propose une formule dégustation à 12 € . 18 huitres, une dizaine de palourdes, 4 tartines de rillettes de thon et 1 verre de jus de raisin pétillant (ou de muscadet , au choix… vu la chaleur extérieure, ce sera sans alcool pour moi) je me suis régalée.


Requinquée, je passe par la Bernerie en Retz dont la plage est bien fréquentée en ce dimanche ensoleillée.


Je poursuis en direction de Pornic et de son joli port . Je me serais bien arrêtée manger une glace dans la non moins célébre Fraiseraie, mais la file d’attente est énorme… Abandon!


De Pornic, je poursuis par les chemins bien fléchés en direction de Préfailles, ma destination finale, où je vais pouvoir me reposer chez ma grand tante.



La vue depuis chez tata est tellement jolie!


J37 Préfailles > Saint Jean de Boiseau, 79kms
Départ tardif à 11h après avoir pris un bon petit déjeuner avec ma tata Marie. C’est toujours bon de se retrouver en famille avec la sœur de ma regrettée grand-mère, Jeannine. Je repars en longeant la côte; la voilà la partie de la vélocéan que j’aime! on longe les côtes de Préfailles, La Plaine pour rejoindre les belles villes de St Michel-Chef-Chef et Tharon Plage.


A Saint-Michel-Chef-Chef, je retrouve ce petit biscuit adoré, ma douceur de chimio, les galettes Saint-Michel; qu’est-ce que j’aime ça! À chaque chimio j’avais le droit à mes petites galettes pour le goûter de l’après-midi, un plaisir qui ne m’a jamais quitté. Un arrêt à la boutique est donc indispensable et obligatoire!
Quelques courses à St Brévin l’Océan; des carottes râpées, du taboulé pour accompagner mon maquereau à la moutarde de midi, je mange face au serpent de mer de Saint-Brévin qui fait face au pont de Saint-Nazaire et aux chantiers navals.


Juste dans le serpent de mer se situe le kilomètre zéro de la Loire à vélo et voilà j’aurais fait la Loire à Vélo de bout en bout. Je pourrais le dire je l’ai fait entièrement, tout comme d’ailleurs le Canal du Midi. C’est là aussi que se situe la navette gratuite qui permet de traverser le pont de Saint-Nazaire en toute sécurité.

Je pars direction Nantes, route que je connais déjà, puisque je l’ai fait il y a 2 ans juste avant la mastectomie. Une partie de route est particulièrement ennuyeuse juste après les quelques pêcheries à la sortie de Saint-Brévin .


Après avoir passé le village de Corsept et sa charmante église; j’arrive ensuite à Paimbœuf, joli village aux devantures de magasins originales qui vaut son petit détour notamment son jardin étoilé qui fait partie intégrante des œuvres de l’estuaire du voyage à Nantes.




A Paimboeuf, à l’office de tourisme , il y a une tonne de petits souvenirs trop mignons. Je craque sur une médaille et un badge, et l’hôtesse me propose gratuitement un diplôme de la « loire à vélo ».



Pour la suite , il suffit de longer le canal de la Martinière, ce qui est clairement ennuyeux! Le seul endroit sympas est à Frossay, c’est le quai vert, qui propose session de paddle, canoé, pédalos… La sortie du canal de la Martinière, c’est le village du Pellerin et Misconceiveable, bateau penché (oeuvre du voyage à Nantes).


Me voilà enfin à destination à Saint Jean de Boiseau, un petit détour au Château du Pé et j’arrive mes copains Djo et Delphine.
J38 Saint Jean de Boiseau > Haute Goulaine, 36kms
C’est parti pour rentrer à la maison. Je termine cette première boucle de mon tour de France, forcée de rentrer car RDV avec mon chirurgien pour avoir une date d’opération pour la reconstruction mammaire.
Je ne me sens pas de rentrer sans aller voir quelques symboles et emblèmes de Nantes. J’arrive donc dans ma ville par l’ancien village de pêcheur de Trentemoult.



Depuis Trentemoult, il n’y a qu’un pont qui me sépare du quai des antilles, célèbre lieu de vie des noctambules nantais.


Si vous continuez un peu après la cantine du voyage et son potager, vous apercevrez rapidement la fameuse grue jaune, symbole nantais.



J’avais informé ma sœur que j’allais m’arrêter à l’éléphant avant de rentrer chez mes parents. Elle m’a donc rejoint avec ses enfants pour un pique nique improvisé, et une glace bien méritée de la fraiseraie devant le carrousel des mondes marins.

Il est temps de rentrer à la maison, j’avais annoncé un retour à 13h mais avec le petit pique nique… il est 16h quand j’arrive… Je ne savais pas que Maman m’avait organisé une fête surprise, une vingtaine de personnes sont là, amis, voisins et même ma famille de Tours. Quelle jolie fête qui ponctue parfaitement cette 1ère boucle de mon tour de France.





Même Solenn et Stéphanie, fondatrices de l’association Ma Parenthèse sont présentes. J’ai en effet créée une cagnotte à leur entier bénéfice en parallèle de mon tour! J’aurais souhaité faire 1km=1€. La cagnotte a été clôturée à la fin de ma 2éme boucle du tour. Sympas elles m’ont offert un joli T-shirt pour me féliciter! « COCOTTE DE L’OUEST »


J’ai une semaine devant moi avant de reprendre la route. J’en profite pour dormir un peu , mettre à jour ce blog, faire des check up médicaux, et obtenir une date pour mon opération ( ce sera le 21 octobre 2020) et bien sûr je refais entièrement mes sacoches.

J39 Haute Goulaine > La Chevallerais, 63kms
C’est reparti pour un tour! J’embarque ma copine, Hibou avec moi. Elle n’a pas dû remonter sur un vélo depuis 10 ans, ahahaha on va bien rigoler! Nous traversons Nantes en longeant les bords de Loire puis les bords de l’Erdre, plutôt calme en ce lundi après-midi du mois de juillet.


Nous passons ensuite par les facultés , quartier vraiment très moche, mais pour le moins poétique à en juger à ses tags… Mon dieu, qu’ils sont drôles ces étudiants.


Nous longeons ensuite la Joneliere, le QG du FC Nantes puis remontons jusqu’à Sucé-sur-Erdre. Hibou s’accroche à son vélo, ça commence à piquer dans les cuisses; Nous faisons une halte pipi à Sucé-sur-Erdre ainsi qu’une pause barre de céréales et autres graines de quoi reprendre des forces pour la suite.



Nous croisons un jeune, en provenance de Brest qui me propose un bon pour un café dans un gîteà l’écluse de Carhaix. Malheureusement, je n’irai pas, je m’arrête à Pontivy. Il me charge de le transmettre à quelqu’un qui pourrait passer par là bas.

10 km plus loin nous récupérons enfin le canal Nantes Brest, on a trouvé le chemin un peu long/ennuyeux pour arriver jusque là . L’arrivée au canal c’est la certitude d’un itinéraire plutôt plat. Ca tombe bien, Hibou est fatiguée, elle a mal aux fesses, aux cuisses. Par contre en terme de météo, arrivée de la pluie en mode brumisateur.



Selon mes calculs savants il ne nous restait qu’une dizaine de kilomètres à parcourir et nous arrivons devant le panneau « Chevallerais »> 19 km…. Le double!!! j’ai cru que mon Hibou allait tomber dans les pommes; les bras m’en sont tombés! Les erreurs de calcul de kilomètres entre le GPS et lefléchage officiel c’est une catastrophe! Hibou découvre les joies du voyage à vélo entre erreurs de compteur kilométrique et côte un peu raide.



J’ai fini par lui donner un doliprane et de l’arnica, pauvre bête! elle refusait depuis 1h alors qu’elle avait mal aux cuisses et qu’elle commençait à fatiguer. J’espère que cette première journée c’est un coup à la dégoûter. Les sentiers alterne entre gravillons, gros cailloux et bitume; le paysage est relativement toujours le même avec quelques petites sympas. Champs de tournesol, jolies péniches et maisons…


On arrive aux alentours de 20h30 à La Chevallerais David et Amandine ( ma voisine d’internat au lycée). Il sont en plein biberons de leurs jumeaux nés 6 mois plus tôt, prématurément. Hello les petits guerriers!

Après un bon dîner à évoquer des souvenirs de lycée avec Amandine , nous dormons comme des loirs, surtout mon Hibou!
J40 La Chevallerais > Redon, 60km
Je me suis réveillée ce matin à 9h15, Hibou était déjà en train de s’activer. Après un bon petit déjeuner offert par Amandine et David à grands coups de fouasse, miam! Nous sommes refaites!
En10 km, nous arrivons à Blain par le port, nous faisons un petit tour en ville pour admirer l’église et se ravitailler au marché fermier. C’est là que m’interpelle une jeune fille avec ses deux enfants « oh je vous reconnais vous êtes la fille qui fait le tour de France! » Ma notoriété me précède, c’est incroyable! En fait, il s’agit d’une amie d’Amandine qui me suit sur Facebook 🙂

Nous ne quittons pas la ville sans aller voir le château.


S’ensuit de longs kilomètres le long du canal un peu long un peu routinier mais tout de même très beau, très vert et de jolies d’écluse; nous passons par Saint-Omer de Blain.




Les maisons du bord du canal lui donnent un charme fou!




Mon hibou commence à fatiguer, je la sens qui ralentit au loin derrière moi. Le chemin depuis le début de la journée est uniquement en gravillon. Nous déjeunons un peu après Guenrouët; moi avec mes traditionnelle sardines à l’huile et mon bout de pain et Hibou avec sa salade en boîte de conserve, chacun ses petits plaisirs. Nous avons pour le dessert du gâteau au chocolat gracieusement offert par Amandine et confectionné par ses soins! ça nous requinque!

Encore 25 km jusqu’à Redon. Agréable surprise de constater que tout le monde sans exception m’a dit bonjour aujourd’hui; je n’en reviens pas du contraste qui existe entre la Bretagne et le sud de la France. Nous nous accordons une pause goûter, en picorant dans un bosquet de mûres.


Ce soir , nous dormons chez Mireille qui accepté de nous héberger via le site couchurfing. Mireille , jeune retraitée est une passionnée de sports extrêmes et de randos, une hyperactive! Nous dormons trop bien sur un futon japonais.
J41 Redon > La Chapelle Caro, 55 kms
Départ à 10h après avoir manger une petite tartine au beurre et au miel avec notre nouvelle copine Mireille.

Nous partons, bille en tête, avec l’idée d’aller à Soul Cycles; j’espère qu’ils pourront jeter un œil à ma position, j’ai des fourmis aux mains en pédalant. Mieux que ça! Le mécano est un ange tombé du ciel! Il m’a repositionné et a aussi réglé la position de celle d’Hibou. Il a aussi pris le temps de changer ma chaîne et ma cassette (en fait il fallait bien les changer elle était complètement usée et selon lui je risquais l’accident, contrairement à ce que m’avait d’autres mécanos 5 jours auparavant…).


Nous partons ensuite pour un petit tour rapide du centre-ville. Le Cloître St Sauveur est désormais un lycée! Quel cadre, ils ont de la chance! Le centre-ville est traversé par une ligne de chemin de fer, ça donne un joli panorame.



Nous continuons notre tour en passant devant la crêperie l’Akene, quelle bonne idée, question photos droles , on est servi!


Ce redressage de selle et le regonflage de son pneu (quasi à plat) chez le mécano à donner à mon Hibou des ailes. Elle trace face au vent mais qui l’eut cru patacru! Elle fait du 20 km/h si vite que j ai du mal à la suivre ! Nous nous arrêtons à l’aire de pique nique de Peillac. D abord au soleil puis très vite à l’ombre, ça chauffe Marcel…




En arrivant à l’aire de pique nique une pellerine de St Jacques randonne avec son chien non tenu en laisse. Pas loupé, il se stoppe juste devant la roue de Hibou qui manque de faire un soleil… Les chiens n’ ont parfois pas la lumière à tous les étages… Bref pour une fois de plus, voilà une occasion pour moi de pester, je retiens quand même ma réflexion assassine… J’ai bien fait de me retenir, cette même femme vient nous voir pendant notre dej. C est pas son chien, c est celui du camping où elle a dormi et il la suit depuis 7km. Au bout d’1 km elle aurait peut être pu faire demi tour pour le ramener…

Je n’ai jamais vu autant de monde sur les routes qu’aujourd’hui! jamais vu autant depuis 3000 km de voyage! Le paysage est beaucoup beaucoup plus beau que ces deux derniers jours, ça n’a rien à voir la route est lisse.



Nous nous arrêtons à Malestroit pour une pause goûter, avec la maman de Hibou qui nous y a rejoint.




De Malestroit, il ne nous qu’à peine 10 km jusqu’à la Chapelle Caro. Notre hébergement du jour se trouve Xavier et Julie, que j’ai connu lors de ma folle saison en tant qu’hôtesse sur la Brittany Ferry. Quelle joie de les retrouver! Le couple idéal selon, ils sont beaux, ils sont jeunes, et c’est mes copains!!! Julie m’a fait le plaisir de me ressortir les photos d’époque…Qu’est ce qu’on a rit!

J42 La Chapelle Caro > Pontivy, 67 kms
Le temps passé avec Julie a été trop court! Ces retrouvailles après 8 ans m’ont fait le plus grand bien comme si absolument rien n’avait changé et qu’on s’était quittées la veille! Avant de partir une dernière halte aux toilettes, où je me dis que Julie n’est pas ma copine par hasard à en juger à sa déco… Départ à 10h après que Xav nous ait préparé un bon petit déjeuner.


Arrivées à Josselin après 10 km. En arrivant du canal, nous avons une vue imprenable sur le château qui se reflète dans l’eau. Le temps est idéal pour faire la la photo.



Pour accéder au centre ville, pied à terre obligatoire.




Nous avons ensuite englouti les 25 derniers kilomètres restants pour arriver jusqu’à Rohan où nous avons déjeuné ensemble avec Émilie avant qu’elle ne me quitte et que sa mère ne vienne la chercher en voiture. Le saviez vous? Dans une Audi A4 les sièges ne sont pas rabattables et le coffre est tout petit! il a fallu démonté, les deux roues du vélo du Hibou, avec l’aide d’un passant bien sûr! puisque à nous 3 pas moyen de réussir à démonter la roue… Bonjour les vedettes! (Comme dirait ma copine Clem les vedettes ne sont pas toutes sur l’eau…). Hibou rentre donc chez elle après 4 jours de vélo et 229km! On peut la féliciter car les deux premiers jours n’ont pas été évidents et j’ai bien cru qu’elle allait abandonner!

Je repars donc toute seule jusqu’à Pontivy pour 25 km avec un téléphone toujours défaillant pour la prise de vidéo! Je ne comprends pas, chaque fois que j’en prends une, le son est complétement hachuré. En plus, la couverture réseau est vraiment pourrie entre Redon et Pontivy. Il paraît que c’est normal, en Bretagne centre, le réseau est brouillé. C’est peut être pas plus mal ça permet d’admirer le paysage encore plus.


J’arrive à Pontivy, le bourg est très joli, les ponts sont fleuris, c’est vraiment magnifique.

Il y a une petite basilique au centre de la ville mais je trace de directement dans la rue commerçante. Direction « Robin télécommunications »,il y a là un homme d’une bonne soixantaine d’années qui est l’unique réparateur de téléphone de la ville, je lui expose mon problème, il a l’air d’être complètement largué; il finit par conclure « de toutes façons je ne préfère pas toucher votre téléphone je ne suis pas sûr de moi ». Voilà quelqu’un d’honnête, je repars sans que le problème ne soit réglé.
Colette, mon hôte de ce soir habite à une dizaine de kilomètre de là et se propose de venir me chercher avec un porte vélo! trop sympas! Elle habite Le Sourn, petite commune, en pleine campagne. Je vais dormir dans l’atelier de couture. Au programme du dîner, pâtes à la carbonara dé-li-cieux, forcément, Laurent est cuisinier de formation! En dessert cheesecake et tarte aux prunes et oui, aujourd’hui c’est l’anniversaire de Colette.
J43 Pontivy > Plaintel, 52 kms
Cette journée ne fait pas partie de la vélodyssée, elle me permet de rejoindre la route officielle de la vélomaritime 🙂
Avec Colette , nous analysons la meilleure route à emprunter et bonne nouvelle… Erreur de planification d’itinéraire, j’ai été beaucoup trop loin en me rendant à Pontivy. Pour rejoindre St Brieuc, j’aurais dû tourner au Nord 15 km plus tôt. Colette se propose de m’emmener en voiture sur la route afin que je sois sur le bon chemin. Et parce que la gentillesse de cette famille ne s’arrête, Laurent se propose de faire une petite révision à Jeannette avant de partir.

Là où Colette me dépose, je récupère la rigole d’Hilvern. Je vais la longer jusqu’à au moins Bosméléac la rigole ne rigole plus du tout…Elle est toute sèche. Je suis à l’abri de la canicule dans une forêt, journée la plus chaude de la semaine .



Le long de cette rigole, je croise un homme est en train d’uriner, à peine cacher… Bon alors déjà ça ça me gonfle! Les mecs qui se cachent à peine, qui exposent leur coquillette à tous! Un peu de pudeur! Mais s’il n’y avait que ça…Son chien court vers moi; réflexe: je bloque les pieds sur les pédales, j’arrête de bouger et je laisse le vélo glisser. ça n’a pas suffit… Je sens les crocs du chien me frôler le mollet. Pas de blessures mais c’est la première fois que ça m’arrive, ça fait drôle. Jje n’ai pas peur des chiens donc je ne me suis pas du tout méfié. J’aurais très bien pu tombé de mon vélo. Vas-y le chien, te dérange pas mord directement dans le jambon à la source! J’peux pas m’empêcher de dire au mec de tenir son chien mais je m’attarde pas. Je suis seule , on est dans les bois, y en à qui se sont fait tuer pour moins que ça…
Je fais 30 km dans la forêt, le paysage a été le même tout du long, je me suis un peu ennuyée mais au moins c’est plat et à l’ombre. J’en suis sortie au lac de Bosméléac avec une montée énorme et sans élan puis j’ai continué sur des montagnes russes jusqu’à arriver à Allineuc. Je croise un homme devant l’ épicerie, je lui demande s’il y a une boulangerie dans le coin, « Non ici il faut réserver à l’avance pour avoir du pain par contre il y à une crêperie » Bienvenue en Bretagne où vous trouverez plus de crêperie que de boulangerie! Le rêve! Bon il y avait bien une boulangerie dans le temps mais ça doit faire belle lurette qu’elle est fermée vu l’état.



Selon ce bon monsieur, le prochain bled est à 3 km et c’est plat a priori. Bon on n’a pas la même notion du plat. j’arrive à l’Hermitage L’orge, le bureau de tabac ouvre dans 10 minutes, pile le temps de prendre un petit crachin sur la tête. J’entre pour m’y acheter une galette et une crêpe (ils sont fous ces bretons, j’achète des crêpes dans un bureau de tabac !) ; j’achète aussi une canette de coca à un jeune du village qui me l’a gentiment demandé. Je mange le long de la rue principale où tous les camions passent, c’est pas super agréable mais de toutes façons il faut que je mange.
Je me rappelle à avoir pleurer à flots sur mon banc entre deux bouchées de galette rillette de thon; c’est aujourd’hui que notre cousine Noémie est enterrée, elle est décédée d’un cancer du tissu mou. Noémie avait mon âge, un mari et j’arrive pas à retenir mes larmes suite au décès de Noémie elle coule toutes seules et triste certes mai enfants en bas âge. Sa mort a été d’une violence folle pour moi, je l’avais croisé il y a 1 mois chez ma tante, et m’étais étonnée qu’elle n’est toujours pas de cheveux, aux dernières nouvelles , la chimio avait fait son effet … Les dernières nouvelles dataient de 6 mois auparavant. En fait elle a appris entre temps , que le cancer était revenu. Elle ne me l’avait pas dit, un peu pour me préserver m’avait elle dit avec un sourire bienveillant. Elle était donc en essai thérapeutique sauf que j’avais pas compris que même si l’essai ne marchait elle pouvait être partie en un mois. Nous nous étions beaucoup soutenu moralement pendant nos cancers, avions échangé sur nos doutes et nos espoirs. Ma sœur m’avait prévenu il y a 3 jours que Noémie avait été admise à l’hôpital , placée sous respirateur, et que c’était une question de jours pour elle… J’étais à Redon dans le futon de Mireille, avec mon Hibou à côté de moi. J’avais silencieusement laissé des larmes s’écrasaient sur mes joues, laisse cette énorme boule grossir dans ma gorge et ressenti un vide intersidéral dans mon ventre. Dans un dernier espoir, j’avais envoyé un message à Noémie en lui demandant de s’accrocher fort! Elle m’avait répondu! « Le cancer a été plus fort. Profite de la vie à 2000%, prends soin de toi ». Des mots simples mais qui résonnent si fort!
Mes larmes sont surtout celles de la colère, comment le cancer peut il encore gagner à notre époque? Si le monde se mobiliser comme il le fait pour le COVID, le cancer n’aurait plus sa place dans notre monde!
J’essuie mes larmes , Jeannette me fait oublier les pensées tristes. Je dois prendre la départementale sur 10 bornes pour rejoindre Plaintel. Beaucoup de passage, les voitures roulent vite mais je suis en descente et moi aussi je roule vite je suis à 25 km heure! Si je descends aujourd’hui ça veut dire que je vais devoir monter demain, oh joie!
J’arrive enfin chez le frère de mon amie Amélie. Et je suis accueillie dignement!


Il est encore tôt, Amélie me propose de m’emmener (en voiture) me promener à Quintin, charmant village voisin.



Ce soir , au dîner galettes et crêpes! il parait que c’est la tradition en bretagne , le vendredi c’est crêpes! Pas de problèmes, je pourrais manger des crêpes tous les jours! JE me régale en compagnie des copains!



Et voilà j’ai donc parcouru 418 km sur la vélodyssée de Royan à Pontivy. Je rejoins donc dès demain le fléchage officiel de la vélomaritime.

Ping : La vélomaritime – Adventures of Tata Alex